Verre poli

Verre poli

New York Lucille's road book

Avant propos : en mars 2011, j'ai entrepris un voyage seule (accompagnée à l'origine) dans ce que je considérais comme la symbole même de la Ville : New York. Je voulais ressentir cette impression de liberté américain, de solitude au milieu de la foule, d'indépendance. Cependant, être seule ne veux pas dire ne pas partager ! Un carnet m'a accompagné durant mes errances à travers la grosse pomme. Certains d'entre vous ont déjà lu la version papier. Voici, deux ans après (Procrastination Man est mon ami), la version numérique ! J'espère que vous l'apprécierez !

 

Remerciements

Merci à Ludivine et Mélanie (éditrice de choc !) pour la correction de mes (nombreuses) phautes d'orthographes et de grammaire.

Merci aux rédacteurs du Routard 2011 pour m'avoir tenue compagnie par l’intermédiaire de leur bouquin.

Enfin, merci à F. et à M. pour m'avoir prouvé que l'on voyage mieux seule que mal accompagnée ! 

 

... Et surtout, merci à tous ceux qui partagerons mon voyage en lisant ce journal !

 

À écouter

Dire Straits : Brothers in Arms.

Bruce Springsteen : Paradise.

Simon and Garfunkel : The Only Liveng Boy in New York.

Canned Heat : On The Road Again.

Agnès Obel : Riverside.

Grand Corps Malade : Enfant de la ville.

Dropkicks Murphys : I’m shipping up to Boston.

 

À lire

Salinger : L’attrape-Cœur.

Tome et Gazzotti : Soda.

Miroslav Sasek : This is New York.

Carmen Martin Gaite : Le Petit Chaperon rouge à Manhattan.

Sempé à New York

Peter Brown  : Le jardin voyageur

Will Eisner : New York Trilogie

Art Spiegelman : A l'ombre des tours mortes

 

À voir

Oliver et Cie (Disney).

The Fisher King (Terry Gilliam).

New York, New York (Martin Scorsese).

Manhattan (Woody Allen).

Hello Dolly ! (Gene Kelly)

Le podcast de Cyprien sur les états unis : http://www.youtube.com/watch?v=LtMS5eOOeQQ

 

Jeudi 3 mars : J-1

 

De la fenêtre du TGV Valence-Paris Gare de Lyon , je lis les guides du Routard de la grosse pomme en jetant un dernier regard à la campagne française.

Pour le voyage, j’ai emprunté à la médiathèque des disques que j’ai pensé bien correspondre à New York (sans les avoir écoutés ! Bravo moi-même !) :

l  Une compile de Billy Holiday,

l  Dire Straits : Brothers in Arms,

l  Bob Dylan : Street Legal,

l  Nico and the Velvet Underground.

En attendant, j’imite mon frérot en écoutant la traditionnelle musique de départ en vacances : On The Road Again en regrettant de ne pas avoir choisi un album de Canned Heat.

J’espère tenir la résolution que j’ai prise : tenir ce carnet de voyage !

 

Vendredi 4 mars

 

8 h : Dans l’avion !

Tout s’est très bien passé, les contrôles infernaux qu’on m’avait décrits n’ont pas été si terribles… À part une nana douteuse dont le bagage, enveloppé à même le chatterton, ressemblait étrangement à :

A : un sèche-cheveux géant,

B : une sifflateuse.

Bon, maintenant qu’on est dans cette boite en ferraille qui va survoler à des milliers de mètres d’altitude des milliers de mètres cube d’eau, mon voisin de fauteuil flippe. Je ne vois vraiment pas pourquoi. Philippe (notre commandant de bord) nous souhaite un bon voyage. Ah, ça y est, on bouge ! AAAAAAAAAHHHHHH (où est la ceinture ? Les masques à oxygène ? Le bateau en plastique ? Les toboggans ? LES PARACHUTES ?!)

 

Il est 10 h 55 heure française et j’ai, pour la première fois de ma vie, fait caca à 10 972 mètres d’altitude. Ouah, c’est beau, voyager.

 

6 h 20 (heure new-yorkaise) : mais… mais… mais pétard, c’est totalement IMPOSSIBLE de dormir dans un avion !

Ah, les turbulences, c’est marrant, surtout l’effet « montagne russe » SAUF QUAND ON ESSAYE DE DORMIR ! Bordel.

 

9 h 30 : Ouais ! On arrive bientôt ! On survole actuellement Boston. Depuis le Canada, tout est enneigé la dessous.

 

10 h 50 : premiers pas sur le sol américain. Et première file d’attente pour les contrôles…

 

13 h : Après un voyage en taxi très « rock » (au sens propre du terme : ça balance !) j’arrive enfin – très soulagée d’être encore en vie – à l’hôtel. Pour le moment, malgré la mauvaise presse qu’il a sur Internet, celui-ci est au-delà de nos espérances : bon accueil, chambre spacieuse et propre (malgré deux horribles tableaux de cerfs buvant dans une rivière pourpre dans un crépuscule… violet. Mais bon, les gouts et les couleurs… enfin, dans ce cas là, surtout les couleurs…).

 

Le taxi New-Yorkais, c’est une expérience à tenter… Tout d’abord, le taxidermiste... taxi-driver me racole en me sifflant… Tradition new-yorkaise ou foutage de tronche ??

Sinon, Brooklyn et la banlieue vers JFK, c’est… ben… moche. Comme en Angleterre ou au Canada, quoi, où un architecte = un quartier. Par contre, j’ai eu un premier aperçu de Manhattan et de ses hauts buildings, et ça, c’était cool. Petite réflexion mignonne en traversant Harlem : « Vous croyez qu’on va assister à une fusillade ? » Faut que j’arrête de lire la BD Soda.

 

13 h 30 - 16 h : Balade et course dans l’Upper West Side, le quartier « légèrement destroy » où se trouve notre hôtel. Normal, quelques rues plus loin, c’est Harlem. Voila pourquoi ce n’était pas cher, tout s’explique !

Trop fatiguée et trop peu habillée pour Central Park, je fais des courses dans une épicerie qui nous coûte au moins un bras et demi. J’hallucine devant les prix de la bouffe… Au passage, on a notre première expérience culinaire dans une pizzeria très bonne mais aux parts vraiment ÉNORMES.

Au vu de leur look, les New-Yorkais n’ont pas l’air de gens complexés : j’ai vu passer plusieurs fois des nanas avec un collant… Non, vous m’avez pas compris : avec SEULEMENT un collant.

J’ai pris des photos d’à peu près tout. Je pense qu’au 100e fire escape, au 300e taxi jaune et au 50e bus scolaire, j’aurai de quoi ouvrir un magasin de déco en France.

Samedi 5 mars

 

Levées à 7 h ce matin, merci le réveil de l’hôtel (couchées à 19 h la veille aussi, faut dire). P’tit déj à base de scones -pavés à la farine et jus d’orange-médicament. Direction Central Park où les écureuils ne sont pas tristes puisque nous ne sommes pas lundi. Ce parc est tout simplement IMMENSE, pas moyen de le traverser en entier dans le sens de la longueur en seulement une matinée !

Après 10 000 photos du même écureuil, je me suis vite rendue compte qu’ils sont aussi courants ici que les pigeons à Paris. Et tout aussi morfales. En tout cas, avec leurs potes émeus (ou simples oies), ils font le bonheur des nombreux chiens. Les New-Yorkais semblent adorer les chiens. Et le jogging, le parc est infesté de joggeurs le samedi. Ça donnerait presque envie de les suivre (mon dieu, c’est MOI qui dit ça ?!). Il faut dire qu’on est samedi et qu’il fait beau.

Le nord du parc est un peu craignos. J’y ai commencé notre parcours, sous un ciel chargé de nuages. Plus on descendait, plus le temps se levait et plus le parc devenait joli et peuplé. Moins glauque, quoi. Au milieu du parc se trouve un grand lac, qu’on appelle « le réservoir ». Je pense au héros de L’Attrape-Cœur qui se demande ce que deviennent les canards de Central Parc quand le lac est gelé. Oui, c’est vrai, ça, au fait ?

Près du réservoir, on trouve un pont très joli, féerique. Je crois l’avoir vu dans de nombreux films.

Il est 11 h 30 et je dois en être à ma 200e photo d’écureuil… Finalement, je quitte Central Parc (avant que ça ne vire en psychose façon Hitchcock) pour l’East Side. Les bâtiments y sont très massifs, aussi larges que hauts, tout en cette espèce de brique marron-rouge qu’on appelle « brownstone ».

14 h 16 : Après avoir cherché un Mcdo dans tout East Side, me voilà à Chinatown après mon premier voyage en métro. Affamée et assoiffée, ayant abandonnée ma quête avec force regrets, qu’ai-je vu en sortant du subway ?

    JOIE !(Les miracles existent.)

 

Notez l’inscription en chinois sous l’enseigne… Tout est écrit en chinois ici.

15 h : On trouve de tout ici, pas que des trucs chinois (me suis achetée un lapin en jade très mignon), mais aussi vietnamiens, japonais, cambodgiens, coréens…

 

17 h 50 : Brooklyn Bridge à la tombée du jour. Je me sens vraiment à New York ici. Je réalise, quoi. Je réalise aussi le vent et le mal aux pieds.

Tous les buildings sont totalement démesurés. Le moindre petit machin fait au moins trois fois la taille de l’immeuble parisien standard.

Bon, du pont de Brooklyn, la statue de la Liberté est aussi petite qu’un porte-clefs à Chinatown, mais bon, c’est la première fois que je la vois ! Regarder Manhattan s’allumer alors que la nuit arrive en mastiquant un sandwich au plastique est le comble du dépaysement. La vue qu’on a du pont est surement la plus belle de New York.

19 h 35 : retour à l’hôtel les pieds en feu (je marche depuis 9 h ce matin). Se familiariser avec le plan de la ville et du métro demande quelques hésitations, mais l’adaptation est rapide. Sauf pour Lower Manhattan, parce que là bas, c’est vraiment le bordel. La flemme mortelle a, à présent, achevé mes envies de manger chinois. Maintenant, c’est l’heure de faire les comptes après cette première journée bien dépensée.

Dimanche 6 Mars

 

Levées à 6 h 45. Ben oui, forcément, chez nous, il est midi moins le quart… Je vais venir vivre ici, au moins, j’arriverai à me coucher et à me lever tôt.

Je ne peux m’empêcher de laisser une note sur un sujet qui me tient à cœur : la bouffe. Je me demande pourquoi les américains sont gros. Par désespoir ? Il y a plusieurs théories : la première, c’est qu’ils cachent le mauvais goût de leurs aliments sous des tonnes de sauces. La seconde, c’est qu’on est trop habitué à la bonne bouffe en France et donc, en comparaison, tout nous semble dégueu (pas chauvin). Mais pour le moment, moi, je ne théorise pas, j’ai juste le scone qui déprime. Je pense qu’il n’y a aucune loi aux USA qui oblige les fabricants de bouffe à dire la vérité : « all natural » my ass, le jus de pomme rouge fluo au glucose altéré. « Low fat » mes fesses, le thé à la graisse. Même les fruits ont un gout de médicament (auquel on s’habitue après quelques bouchées). En attendant, je survis grâce aux trois tablettes de chocolat géantes offertes par ma mère avant le départ (bénie soit elle sur cinq générations, que son nom brille au firmament des plus grands). Mais quel sera mon sort quand cette mince résistance se sera éteinte ?

 

7 h 50 : Mais qu’est ce que c’est que ces fenêtres américaines DÉBILES ?! Tout ce que j’ai réussi, c’est à me faire une triple luxation des bras. Et dans ma chambre, ça pue toujours le vieux camembert du fond du frigo. J’ai cru bon d’allumer le ventilateur pour … euh, ben… ventiler.

 

10 h : En me dirigeant vers Harlem, me voici sous la pluie, à l'université de Colombia. C'est drôle, tout ces monuments qu'on a pour habitude de voir dans les films et qui apparaissent pour de vrai ici.

 

11 h - 14 h : Mornigside et Harlem, sous la pluie, ce n'est pas très joyeux. Cependant, aujourd'hui c'est dimanche. Et qui dit dimanche dit messe gospel !

La première fois que j’allais à la messe ! Assez long, surtout quand on a la concentration d’un homard quand on écoute de l’anglais. Mais les chants et les réactions passionnées des ouailles face aux sermons passionnés du révérant valent le détour.

On entend tout au long de la cérémonie des thank you ! ou des pray Lord scandés par des fidèles à moitié en transe. La foi des gens de Harlem est impressionnante. Il faut dire que je me sens toujours impressionnée face à la religion. Bien sûr, il y a quelques touristes. Ils sont accueillis chaleureusement par un « bienvenue » traduit en toutes les langues. D’ailleurs, à ce moment, le vieil homme assis à notre gauche s’est levé, a pris mes mains dans les siennes, m’a bien regardée dans les yeux et a dit un truc du genre « I hope to see you in heaven ». O_o

Autre chose amusante pendant la messe : on fête les anniversaires en chantant le traditionnel Happy Birthday to You.

En sortant, j’ai mangé mon premier hot dog américain. Ben, comme le reste de la bouffe, pas très convaincant.

 

Après quelques courses où j’ai laissé encore derrière moi l’un de mes organes vitaux, j’ai quitté Harlem pour faire un tour à Chelsea dans les galeries d’art. La pluie est vraiment impressionnante et des éclairs commencent à zébrer le ciel. Heureusement, il y a le métro dans lequel il est censé faire sec. Sec ? Vraiment ?

Sinon, j’ai beau me la péter, ce n’est pas encore ça avec le plan du métro. Je devais me rendre à 23e rue. Brusquement, (je vois ou on voit ?) apparaître le chiffre 7. « C’est la 7e rue, j’ai loupé mon arrêt ! ». Je me précipite sur le quai pour me rendre compte que je ne suis pas à la 7e rue, mais à la 7e… avenue ! Oups, demi-tour…

Avant de continuer, il faut que je précise quelque chose à propos du métro new-yorkais : si, pour celui de Paris, la fermeture des portes s’effectue APRÈS un loooooong signal sonore, pour celui de New York, c’est juste un petit « ding dong » EN MÊME TEMPS que les portes se ferment… Et si t’es pas prêt, fuck la belette pour ta tronche ! On se demande d’ailleurs comment ça se fait que personne n’ait encore perdu un bras ou une tête avec ce système. Heureusement, les portes sont sensibles et se rouvrent au moindre blocage.

Voilà donc j’ai failli pas descendre au bon endroit et me paumer sans l’intervention du pied d’un gros gars noir et patibulaire qui m’a gratifiée d’un « It’s New York, girl ! Don’t be shy ! »

Enfin, à Chelsea, je n’ai finalement pas trouvé les galeries (trop de pluie, pas assez de visibilité), mais un magasin Lewis où j’ai fait ce que tout bon français débarqué dans la grosse pomme fait : j’ai acheté deux des célèbres jeans. Il faut dire que la différence de prix entre les deux pays doit tirer vers les 50 €, alors bon…

Je suis finalement rentrée à l’hôtel vers 20 h totalement trempée (trop de vent pour les parapluies !)…

 

Lundi 7 Mars

 

Le lundi, c’est musée Guggenheim. Les collections du musée ne sont pas très importantes (contrairement au MoMa, j’imagine), mais en fait, c’est le musée en lui-même qui est une œuvre d’art. J’avais écouté de façon blasée mes cours d’histoire de l’art sur Frank Lloyd Wright en me disant « de toute façon, je pourrai jamais y aller ! »… et m’y voilà !

On s’élève sur la rampe en colimaçon et en même temps, on survole l’histoire de l’art du début du xxe siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale. La visite se termine sur les œuvres effectuées pendant la guerre, illustrant notamment la déconfiture des futuristes qui croyaient que la guerre allait « purger le monde des désirs matériels ». Ah ah ah… On termine la visite sur un tableau représentant des soldats aux douches, qui évoque bizarrement les évènements futurs de la Deuxième Guerre mondiale.

Des hordes d’enfants en voyage scolaire s’appliquent à croquer les œuvres exposées. C’est intéressant de comparer leur version et l’originale ! En tout cas, si je doute que cette méthode leur apprenne vraiment à dessiner, je pense qu’elle a au moins le mérite de leur apprendre à regarder une œuvre d’art.

Après une part de pizza énorme, je prends la High Line, une ligne de métro désaffectée reconvertie en promenade. Mais déception, ça s’arrête assez vite car tout n’est pas encore restauré (comme à Central Park, ce sont des bénévoles qui s’en occupent et d’ailleurs il y a l’air d’avoir une bonne ambiance !). Cependant, c’est une promenade très agréable, obligée de la faire dans les deux sens. La ville de New York a fait un beau cadeau à ses habitants en leur offrant cette espèce de jardin suspendu.

Descente à Greenwich village ensuite, un quartier très agréable (qu’on retrouve dans beaucoup de films aussi) où je déguste un smoothie bizarre (pineapple-coconuts). Je suis partagée entre le trouver bizarre-dégueu et bizarre-bon. Ce qui est dingue, c’est de voir que les New-Yorkais bouffent TOUT LE TEMPS…

 

Sinon, ça fait du bien de voir des maisons un peu moins hautes. Le quartier est très joli, très « anglais » avec ses petits jardins et ses petites maisons en briques rouges. Ça me rappelle un peu les villes du nord de la France, en fait. Dommage qu’on ne soit pas au printemps, les façades sont couvertes de glycines, qui doivent être vraiment magnifiques quand elles sont en fleurs.

Greenwich village, c’est un peu (beaucoup) le « marais » new-yorkais : il y a même une rue qui s’appelle Gay Street ! Une anecdote amusante concerne la place Saint Christopher : on y trouve plusieurs statues : les premières représentent des couples homos et la dernière représente un vieux général confédéré. Ce dernier prend bien soin de ne pas regarder les premiers, comme s’il se sentait gêné…

Au coin d'une rue, une drôle de rencontre. Disons que c'est étrange d'être venue si loin et de se retrouver au Rhône. Le monde est petit.

En rentrant, dans le métro, une armée de sectes distribue des prospectus annonçant la fin du monde. Ah ! Liberté de culte et de parole !

 

 

Mardi 8 Mars

 

Ce matin, j’ai pris le ferry pour Staten Island. Bon, il n’y a pas grand-chose à voir à Staten Island, mais c’est la vue sur NY qui est très jolie. La vue sur la statue de la Liberté y est incroyablement magnifique. Cette vue sur la statue, c'est la première chose que les colons voyaient des États Unis. Alors, autant que l’accueil soit grandiose ! De plus, chose rare à New York, la traversée est totalement gratuite.

Trop de monde pour la statue ! Je prends les billets pour demain matin, 10 h.

Un repas au Mcdo de Wall Street ensuite, qui est assez marrant : des panneaux y affichent les cours de la bourse en temps réel et une pianiste joue du jazz sur une mezzanine au dessus de la porte. Avec la déco des années 30, ça donne à l’endroit un coté rétro. Mon premier cupcake dans un Starbucks café après ! Je découvre qu’en fait, le beurre de cacahuète, ce n’est pas si dégueu. C’est même super bon.

La première chose frappante, quand on passe de Battery Park à Wall Street, c’est la brusque hauteur des bâtiments. En fait, on passe d’un espace très dégagé (le front de mer) à des rues bien plus étroites que les grandes allées parallèles du reste de l’île avec des immeubles au moins dix fois plus hauts que ceux de la Défense. J’ai lu dans un livre que la sensation d’écrasement décrite par de nombreux touristes est une légende. Ben, moi, en tout cas, je l’ai bien ressentie. En tout cas, une brusque sensation d’étouffement. Mais ça ne dure pas longtemps, à peine quelques secondes, le temps de la transition. Après, c’est plus la sensation d’être un petit insecte insignifiant qui prend le dessus. On comprend que King Kong et tous les délires de monstres géants soient nés ici…

Ce qui est drôle aussi, ce sont les différences de taille entre les bâtiments, notamment pour les églises, comme la Trinity Church devant Bank of America, ou pire, Saint Paul Church, devant le Ground Zero. D’ailleurs, parlons en, du Ground Zero : pas de quoi en chier un fromage. On s’attendait à quelque chose de grandiloquent sur les attentas du 11/09/01, genre des photos de gens morts, des reliques… En fait, le mémorial est tout caché. Il y a bien quelques objets trouvés, genre les uniformes des pompiers morts dans l’église St Paul, mais ce n’est pas grand-chose en fait. Une nouvelle tour est en construction, mais le guide du routard indique que l’avancée des travaux stagne. On dirait que les New-Yorkais veulent passer à autre chose.

Sinon, l’église Saint Paul est assez marrante : comme beaucoup d’églises new-yorkaises, elle a une façade gothique très noire, avec un petit cimetière assez lugubre, mais l’intérieur est bleu clair et rose bonbon… Le contraste est assez surprenant.

Je remonte Broadway pour voir City Hall : là aussi, le bâtiment est tout plat par rapport aux gratte-ciels. Les écureuils ne sont pas farouches ici. Ils viennent carrément vous bouffer dans la main. J’ai beau savoir que ce ne sont que des rats à la queue touffue, je ne peux pas m’empêcher de craquer totalement pour ces boules de poils si gracieuses pour sauter, grimper et agripper mon doigt pour voir si ça se bouffe, l’humain.

Ensuite, retour en bus à Chinatown où j’ai trouvé la réplique de la boite de bonbons du Tombeau des Lucioles pour 4 $. 4 $ !! Ça coute 15 € à Paris !!

Agréable surprise à l’Empire State Building : l’enfer de trois heures de queue annoncé s’est brusquement transformé en purgatoire de 10 minutes, avec les habituelles fouilles de sac à main et de chaussures (ils fouillent les chaussures ? Oo). M’enfin, je commence à être rodée, là. 21 $ l’entrée par contre : ce n’est pas donné ! Mais il faut dire qu’à New York, l’argent est roi. Arrivée en haut (enfin, au 86e étage), coup de cœur pour la vue. Je crois que je n’ai jamais rien vu d’aussi beau de toute ma vie. Toute la ville semble vibrer la nuit. On dirait un champ d’étoiles. J’en ai les larmes aux yeux (à moins que ce soit le vent…). Hélas les photos ne donnent rien : on sait (ou « je sais » ?) qu’on en trouve de très jolies sur Google images, mais ça n’empêche pas que c’est frustrant. L’immeuble en lui-même est très beau, mais sans plus. Les sols par contre sont magnifiques, ainsi que les ascenseurs en marbre. Difficile de revenir sur terre après ça !

ÉNORME salade à Times square pour me remettre de mes émotions. Super bonne , avec une sauce américaine sucrée, visiblement au miel. Le bar propose une connexion Internet. Je craque pour une demi-heure à 5 $ (le gros vol) et je profite des dernières minutes pour envoyer un mail à mes parents.

Balade à Times Square la nuit. Là aussi, moment magique ! Par contre, il ne faut pas être épileptique. La lumière des écrans géants donne l’impression d’être en plein jour. Sur un mur, il y a une vraie voiture collée à la verticale ! Et à l’intérieur d’un magasin, on trouve une vraie grande roue ! Avec mon nez en l’air et mon appareil photo, j’ai l’impression d’être une péquenaude débarquée de sa campagne.

En rentrant dans le métro, je me la joue New-Yorkaise en écoutant The Velvet Underground. Super chiant, je ne vois pas ce que Warhol leur trouvait, à ceux là.

Mercredi 9 Mars

 

Comme prévu, j’ai embarqué pour la statue de la Liberté et Ellis Island vers 10 h. Les contrôles de sécurité sont PIRES que ceux à l’aéroport. Un premier contrôle avant de monter sur le bateau et un second pour monter dans la statue, ce qui signe la perte déplorable de mes réserves de clémentines (rare moyen de subsistance hors resto digeste et diététique dans ce foutu pays).

Jolies vues sur Manhattan là aussi, mais qui ne valent pas celles du Ferry de Staten Island (vous vous rappelez ? Celui qui m’a couté un bras… Ah non, tiens, c’est un des rares trucs gratuits à New York).

Dans le piédestal, un musée retrace l’histoire de la statue. Un petit film explicatif passe en boucle avec en musique de fond la Marseillaise. Et oui, puisque la statue de la Liberté, made in France, représentait à l’origine l’amitié franco-américaine. Cocorico !!

Après la statue, la visite continue avec Ellis Island où l’on peut se la jouer immigrée polonaise arrivant aux USA. Le musée, qui est plus un mémorial qu’un musée d’ailleurs, est très émouvant avec son grand hall vide, ses malles entassées, ses photos d’enfants miséreux, ses reliques ramenées par les immigrants et oubliées sur place. En apprenant que 2 % de la population était refoulée à l’arrivée, j’essaye de me mettre à la place de ces pauvres bougres qui ont dû traverser un océan entier pour repartir aussi sec.

Ah, et bien sur, j'ai ABSOLUMENT tenue à être sur la même photo que madame Bartholdi.

Retour à la terre ferme. Direction Chelsea, à la recherche des galeries d’art pas trouvées dimanche dernier.

Je mange un bagel à Murray’s Bagels, conseillé par le guide du routard. MAIS C’EST QUOI LE PROBLÈME DES AMÉRICAINS AVEC LA BOUFFE ! À Valence, j’ai mangé de meilleurs bagels. À VALENCE, merde, le trou du cul du monde, je bouffe de meilleurs bagels qu’à NEW YORK ! (Il faut dire que les bagels du JLB à Valence sont très bons. Mais ce n’est pas le sujet).

Plus à l’ouest de Chelsea, après moultes pérégrinations, me voici enfin aux galeries d’art tant convoitées. En entrant, c’est un véritable choc. On atterrit brusquement sur une autre planète, peuplée d’objets et de gens étranges. Pétard, suis-je encore à New York ici ? La capitale mondiale du bruit et du bordel ?? La transition avec la rue est brutale. L’ambiance de ces petites galeries est vraiment curieuse : murs blancs, plafond haut où le moindre petit « atchoum » est amplifié par mille, petit mec derrière son comptoir dont on ne voit que le bout du nez qui dépasse… L’accueil varie selon les galeries : parfois très chaleureux, parfois totalement gelé. Les boutiques de fringues de luxe valent le coup d’œil aussi : elles ressemblent comme deux gouttes d’eau aux galeries : beaucoup d’espaces vides, blancs, épurés, et en même temps aux plans labyrinthiques. Mais put… C’est un MOUCHOIR à 140 $ ?!

Coup de foudre pour un objet absolument WEIRD dans la Gladstone Galerie : une espèce de parabole violette qui amplifie les sons et donne des effets visuels hypnotisant, surtout si on tourne autour.

Retour sur la planète Terre : traversée de Chelsea, qui m’évoque Greenwich village avec ses petites maisons, mais avec une ambiance différente, moins bourge, plus décalée avec ses statues contemporaines planquées dans les caves et les jardins. C’est vraiment un quartier d’artistes.

Après une petite marche (argh), me voici au Flatiron, le building tout plat, en forme de fer à repasser. C’est dommage qu’on ne puisse pas le visiter, je suis curieuse de savoir quel genre de meubles peut rentrer là dedans.

À Midtown, je fais un crochet par la Public Library. Comme quoi, même en vacances, je pense au boulot… Très grande, mais assez vieillotte, j’apprends qu’elle va bientôt être restaurée. Me suis faite rabrouer : pas le droit d’y prendre des photos ! Encore une règle débile, comme considérer une clémentine innocente comme une arme.

Au cœur de Midtown, je fais la connaissance de la très impressionnante gare de Grand Central, magnifique avec ses lustres en cristal trois fois plus gros que moi, toute plaquée de marbre, avec son plafond lumineux représentant les signes du zodiaque. Bref, ce n’est pas Saint Lazare, quoi. Beaucoup de gens pressés de rentrer chez eux dans le New Jersey ou dans la banlieue de New York côtoient (avec un certain agacement) les touristes-nez-en-l’-air.

Midtown ressemble un peu à Lower Manhattan, mais en plus « rangé ». Ce sont les deux quartiers à New York où les gratte-ciels sont les plus hauts, les deux centres névralgiques financiers. On y retrouve les sièges sociaux de nombreuses grandes entreprises, ainsi que celui des Nations Unis (que j’ai cherché sans succès pendant des plombes). Un des plus beaux bâtiments (et l’un des plus célèbres) est le Chrisler Building, dont on ne voit que le hall, tout décoré de fresques de type « art nouveau ».

Dans le métro, coincée entre un clochard qui pue atrocement et un joueur de trompette qui vocifère, dans une rame arrêtée depuis une demi-heure pour « problèmes techniques », un étrange sentiment d’ecmnésie me submerge. Ah, Paris…

 

Jeudi 10 Mars

 

Aujourd’hui, je viens de comprendre pourquoi il y a tant de musées dans cette fichue cité : la pluie new-yorkaise est capable de convaincre la plus endurcie des grenouilles de se mettre à l’abri. J’en profite donc pour aller à la rencontre du METropolitan Museum of Art, l’un des plus grands musées au monde après le Louvre (allons enfants de la patriiiiie) et le British museum.

10 h 30 : Je m’arrête trente secondes dans une grande salle surmontée d’une verrière dans l’aile américaine. Je ne parlerai plus « d’hégémonie » (ahah) du Louvre en matière de musée. Celui-ci est foutu bizarrement (on passe de l’art médiéval à la renaissance italienne sans transition), mais la muséographie est impressionnante : reconstitution de pièces entières dans l’aile « arts décoratifs », toutes petites pièces confinées ou gigantesques espaces ouverts… Dans certains endroits, on a presque l’impression que le feu va s’allumer dans les cheminées (garnies avec du vrai bois). En fait, ici, c’est le Disneyland des musées.

J’écris actuellement à côté d’une fontaine après avoir bu le contenu de ma bouteille d’eau pour ne pas qu’on me la jette à l’entrée. J’espère ne pas confondre les toilettes pour femmes avec une reconstitution de chiottes médiévales.

 

 

12 h : Une partie des réserves est accessible au public. Drôle de spectacle que ces cadres sans toiles.

 

 

13 h : J’écris depuis… le jardin de Versailles. Et ouais, devant moi, y’a le grand canal et derrière le château. Et oui, je suis toujours à New York. Et non, je n’ai pas accepté de pilules bizarres à Chinatown.

 

14 h : Là, je suis dans… un jardin zen japonais.

 

 

15 h : Face à moi, les portraits d’Ingres me regardent bizarrement. Mes pieds me supplient de faire une pause. Il faut dire que ça fait cinq heures que je suis dans le musée, sans avoir pris le temps de manger ! Mais y’a tellement de belles choses à voir…

17 h : Je profite de la dernière demi-heure d’ouverture devant les tableaux de Vermeer. En fait, je n’ai pas mangé de la journée, l’attention toujours attirée par quelque chose (et pour me faire détourner l’attention de la bouffe, faut le faire). Ce musée est vraiment immense, ce n’est pas une journée qu’il faut lui consacrer, mais plusieurs !

Vendredi 11 Mars

 

Ce matin, le soleil était revenu, ainsi que les T-shirts très courts des New-Yorkaises qui me font passer pour un ours polaire avec mes pulls méga couvrants. Profitant du beau temps, je décide de monter à Harlem à pieds. Après la traversée de Central Park, je me rappelle à quel point je suis une quiche pour évaluer les distances dans cette ville. Heureusement, un bus providentiel sauve mes pieds (déjà bien meurtris) du chaos et m’emmène au Graffiti Hall of Fame 2010. À cet endroit, on comprend que la ville a voulu légitimer le street art : les taggueurs les plus reconnus du moment viennent tagguer dans cette cour d’école. À certains endroits, la couche de peinture s’écaille et on aperçoit les couleurs des tags des années précédentes. C’est très coloré et mouvementé, mais on y trouve une sorte de morale bizarre qui ne fait pas très « bad boy », avec des messages du genre : « l’école, c’est bien »… Mais bon, on est dans une école, ne l’oublions pas.

Mon ami le bus m’emmène à la Frick collection, où je découvre un autre genre d’art. Cet hôtel particulier (c’est un musée dans une maison !) est tout plat et contraste avec les immeubles en pierre brune de l’East Side. J’ai plutôt du bol : en ce moment, y’a une expo sur Rembrandt.

Finalement, je repars un peu déçue par la Frick : après tout ce qu’on m’avait conté sur la richesse des collections, je m’attendais à un truc plus vaste, plus exubérant. Les commentaires audio sont totalement inintéressants (excepté le gars qui parle français avec un accent américain). Néanmoins, le jardin d’hiver est très beau. J’aimerais que le mien ressemble à ça (et ouais, j’ai un jardin d’hiver chez moi : ça vous en bouche un coin, non ? C’est pas super classe ?)

Je me fais New York en bus aujourd’hui. Notez que c’est bien plus agréable que le métro ! Au Chelsea Market, je mange un truc indien (en avant l’aventure !) qui s’est avéré être vraiment dégueu (en avant les toilettes !). En attendant l’ouverture du MoMa pour 16 h, je traine entre les gratte-ciel-montagnes de Midtown. Oh, tiens, les Nations Unies ! Elles étaient donc là ! Il fait un temps superbe et le bleu du ciel se reflète sur la façade du bâtiment. Ça donne envie de croire en l’avenir. Pendant trente secondes.

A 16 h, je suis face au Museum of Modern Art. Et j’ai déjà de la compote de coings en guise de pieds. Je regrette déjà mon humeur folâtre de la journée…

17 h : J’ai commencé la visite par le cinquième étage (enfin, quatrième puisqu’il n’y a pas de rez-de-chaussée ici) et j’ai été accueillie en grande pompe : première salle : La Nuit étoilée de Van Gogh, deuxième salle : Les Demoiselles d’Avignon, troisième salle : Le Ready Made de Duchamps. Ben pétard… L’audioguide est bien plus intéressant qu’à la Frick, mais hélas, tout n’est pas en français. De plus, j’ai un gros coup de fatigue, sûrement dû à l’accumulation d’œuvres d’art en deux jours… Une œuvre d’Andy Warhol a failli voir une Lucille endormie.

19 h : le musée ferme, je vais pouvoir récupérer ma carte vitale laissée en échange de l’audioguide (ils ne prennent bizarrement pas les passeports).

Bon, promis, après cette dernière remarque, j’arrête de vous parler de mes pieds, mais là, c’est vraiment atroce. Heureusement, les salles des musées américains sont équipées de nombreux sièges pour admirer les œuvres assis. Ce qui rend les œuvres assez hypnotiques d’ailleurs (petite expérience amusante : fixez un Malevitch pendant cinq minutes avec un décalage horaire et une semaine de marche urbaine dans les pattes…). Bizarrement, il est interdit de s’asseoir par terre, mais pas de s’accroupir. Dans la catégorie « règles débiles », on ne peut pas rentrer dans un musée avec de la boisson ou de la nourriture alors que sur place, de nombreux cafés et snacks en proposent (à prix d’or, bien sûr) !

 

Samedi 12 Mars

 

Le dernier jour est déjà arrivé. Je décide de quitter l’île de Manhattan pour Brooklyn. Arrivée au métro, je constate que cette entreprise va être loin d’être aisée. En effet, le métro new-yorkais n’est pas le plus pratique du monde. Comme je le disais plus haut, avec leur système « uptown-downtown », il est impossible de traverser Manhattan dans la largeur sans sortir du métro (y’a toujours la solution bus, à condition d’en avoir un !). Donc ce matin, deux magnifiques surprises : plus de métro entre la 96 th et la 145 th, et une carte de transport plus valable ! T_T Et oui, une semaine, ce n’est pas de samedi à samedi, mais de samedi à vendredi…

Enfin, je pense l’avoir pas mal rentabilisée cette semaine, cette carte !

Bref, me voilà à Brooklyn, près de Coney Island – fermé en ce moment pour rénovation (hélas) – pour la traversée du cimetière de Greenwood. Oui, je sais, je suis peut être déviante, mais j’adore les cimetières. Greenwood est l’équivalent new-yorkais de mon cher Père Lachaise point de vue taille. La première chose marquante est le majestueux et colossal portique gothique avec son horloge qui n’arrête pas de sonner lugubrement. Contrairement aux cimetières français, la concentration de tombes au m² est bien moins élevée ici. Ou alors c’est juste une impression due au fait qu’il n’y a pas de pierres tombales horizontales marquant la position des corps. Du coup, ça laisse beaucoup de place à la verdure et on ressent moins cette mélancolie froide qu’on retrouve dans les cimetières français. En hiver, l’endroit est un peu mort (désolée pour le mauvais jeu de mot) avec les arbres dénudés (qui laissent la vue sur Manhattan), mais en été, ça doit être très… bucolique ?

13 h : Après la traversée de Greenwood, me voilà à Prospect Parc, le Central Parc de Brooklyn. Le temps s’est couvert très rapidement. En juste une heure, on est passé d’un ciel sans nuages à un ciel tout gris. Je déjeune un truc indien super épicé. Je vais essayer de remonter Brooklyn, si ma vessie le permet.

13 h 30 : Fail. Truc indien : 1 ; toilettes publiques de prospect park : 0. Je me demande le nombre d’années de psychanalyse qu’il va me falloir pour refouler ça.

14 h 30 : Je me promène à travers Brooklyn. J’avais oublié à quel point les distances semblent courtes sur la carte et à quel point ce n’est pas le cas dans la réalité. Enfin, me voici dans un quartier nommé DUMBO (non, pas l’éléphant, mais « Down Under the Manhattan Bridge Overpass ») : sous le pont de Manhattan) pour voir les entrepôts abandonnés et reconvertis en galeries d’art. Finalement, je comprends qu’on puisse designer New York comme capitale mondiale de l’urbex (avec Paris) : même dans les quartiers les plus riches, on trouve des bâtiments abandonnés, des fenêtres murées, des devantures de magasins vides. Mais finalement, par ici, les entrepôts ont plus été reconvertis en logements de luxe avec vue sur Manhattan qu’en galeries d’art. Je suis légèrement déçue, mais j’aime bien l’effet que ça fait de passer sous les deux ponts.

16 h : Je m’offre une glace (bien méritée, j’estime) à la Brooklyn Ice Cream Factory. Selon mon ami le Routard, ces glaces sont de vraies bonnes glaces américaines bien crémeuses à souhait. En voyant la queue devant l’entrée du magasin, j’en déduis que toute la population américaine semble être au courant. En tout cas, le site est vraiment magnifique. Cette petite fabrique blanche et bleue ressemblant un peu à une petite église, se trouve presque sous le pont de Brooklyn, sur la petite promenade dont la vue donne sur Manhattan. De là, on a une superbe perspective, entre soleil couchant, lumière dorée reflétée par les tours de l’île et pont s’élançant, à la fois et majestueux, au-dessus de l’East River. Dommage pour vous, la batterie de mon appareil photo vient de rendre l'âme. Pour terminer cette journée, je reprends une dernière fois le pont de Brooklyn, gravant dans ma mémoire l'image de cette ville s'allumant.

Dimanche 13 Mars

 

C'est aujourd'hui que je reprends l'avion. J'ai l'impression que ma valise pèse 50 kilos (seulement 20 autorisé en soute ? Ahahah...), surtout lorsque je me rends compte qu'il n'y a plus de métro avant la 92eme rue (à environ 285675856586 km de l'hôtel).

En traversant la banlieue en train, un type louche cherchant à me vendre des DVD piratés me demande si je ne  me suis pas faite violée durant mon séjour... Euh, finalement, je suis plutôt heureuse de partir, là, du coup.

Les formalités à l'aéroport passent comme une lettre à la poste. En attendant l'avion, j'en profite pour faire le point sur le séjour et me remémorer mes coups de cœur : la Hight Line, le pont de Brooklyn, le MET... Je ressens une certaine fierté à avoir réussi à me repérer et à vivre dix jours seule dans cette jungle, loin de ma famille et de mes amis, de l'autre coté de l'océan. Je compte bien revenir un jour, il y a tant d'autre choses à faire (nottament réaliser mon rêve de tour des USA façon Kerouac, dans un vieux van Volkswagen vert avec des fleurs, accompagnée d'une bande de hippies qui fument des joints).

 

PS : je viens de me rendre compte que le dernier mot de ce carnet de voyage est "joint". Alors, pour ne pas finir sur de la drogue, voici un mot plus perfectionné : "inexpugnable".



11/02/2014
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