Verre poli

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L'urbex, reflet d'un monde néo-romantique

J'ai toujours aimé les ruines, en particulier l'absence de bâtiment à l'endroit où il y en avait un. Ce que j'aime, c'est l'impression mélancolique qui accompagne l'imagination, la nostalgie d'un passé que je n'ai pas connu. J'aime imaginer les odeurs de lait et de bébé dans une maison abandonnée, le bruit des machines et le fourmillement des ouvriers dans une usine en friche. Pour ceux qui lèveront un sourcil perplexe en lisant ces lignes, quelques petites définitions s’imposent :

L’urbex, aussi appelé exploration urbaine, vient de l’anglais « urban exploration ». Il s’agit d’une activité consistant à visiter et à photographier les endroits abandonnés ou difficiles d’accès, comme les toits (on parle de toiturophilie) ou les caves (cataphilie). Dans certains cas, on parle aussi d’exploration rurale, lorsqu’un lieu est lié à la campagne.

 

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Le romantisme est un mouvement littéraire apparu en France au moment de la restauration. Il consiste à mettre en valeur le ressenti et les émotions personnelles de l’auteur face à un monde rationnel. Le mouvement s’accompagne d’un sentiment de nostalgie et de déception liés à la fin des grands idéaux de la révolution française, mis à mal par l’empire et achevé par le retour de la royauté.

J’ai souvent l’impression que nous vivons une époque néo-romantique dans le sens où nous vivons une nouvelle déception suite à l’échec (relatif) des idéaux de mai 68, et face à la crise après les trente glorieuses. Regardez la mode du vintage, le retour des vinyles, du design des années 60-70…

La fin de l’ère industrielle, mais aussi la crise, a fermé les portes de beaucoup d’usines et entreprises en tout genre, laissant des bâtiments vides d’activités et de sens. Pour moi, l’exploration urbaine reflète cette idée de nostalgie et de retour aux émotions pures. En visitant des lieux « morts », on cherche, comme les poètes du Père Lachaise, à retrouver des émotions et des sensations pures de nostalgie, de solitude, de décrépitude.

Si vous n'êtes pas sensibles à l'urbex mais que vous souhaitez apréhendez la beauté de la décrépitude, je vous invite à regarder les films et les photos de Raymond Depardon, nottament sa série de profils paysans, où il a suivi pendant trente ans plusieurs familles de paysans à différents endroits en france. On assiste à la disparition de ce monde, ce qui provoque une sensation de mélancolie.



11/02/2014
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